samedi 31 octobre 2015 | By: Morgane Stankiewiez

[TAG] Bal d'Halloween livresque

Pour Halloween, j'ai été taggé par Zahardonia et je vous partage donc un petit billet spécialement fait pour l'occasion. 

[TAG] Bal d'Halloween livresque

Pour Halloween, tu souhaites organiser un bal costumé, mais pour ça, il te faut régler plusieurs détails:

1) Le lieu : choisis un endroit livresque (hanté ou non) où organiser ta petite fête.

Le château de Vlad III offre une vue imprenable et dispos d’un charme certain. Je ne sais pas s’il est approprié pour la Samhain, mais ma foi pourquoi pas.


 
2) La décoration : choisis un personnage pour faire la décoration de ta salle de bal.

Ramsay Bolton. Quoi de mieux que quelques corps écorchés pour décorer ce magnifique château ? Faudra juste lui demander de faire quelque chose pour l’odeur.

3) Le buffet : choisis un personnage qui devra s'occuper de mitonner de bons petits plats halloweenesques pour tes invités.
 
Pour la restauration, bonne question. Sweeney Todd et ses tourtes à la viande ? Il parait qu’elles sont délicieuses, bien que l’hygiène ne soit pas certifié.

4) La musique : qui s'occupera de mettre une ambiance bien flippante ?

Lestat joue très bien du piano. Ne serait-il pas dommage de se priver de ses talents ?

Il ne reste que les invitations à envoyer. Tu sais qu'il y a toujours des grands classiques intemporels dans les costumes alors, à ton avis qui (quel personnage que tu auras invité) sera déguisé :
 
5) en vampire ?
 
On ne va pas prendre un vrai vampire, ce serait trop facile. Allez, soyons fou et disons Juliette Capulet. Comme ça, elle ne mourra pas avec une simple dague…

6) en princesse ? (il en faut toujours un qui soit décalé)
 
Van Hellsing se déguisera en princesse. On a le sens de l’humour aux Pays-Bas… Et puis, il faut éviter d’abuser de l’eau-de-vie-bénite.

7) en fantôme ?
 
La créature de Frankenstein avec un drap sur la tête, ça doit être sacrément déstabilisant. Puis l’avantage d’inviter cette créature, c’est qu’elle ne va pas dévaliser le buffet… Quoique, avec les tourtes de Sweeney, on peut pas être sûr.

8) en sorcier/sorcière ?

Aragorn en sorcier, avec une fausse barbe. On a aussi de l'humour en terre du milieu

Si tu devais inviter :

9) un vampire, quel personnage serait-ce ?
 
Bien sûr qu'il faudrait inviter un vampire, bien que le menu ne soit pas tout à fait adapté. Au pire, il y aura bien quelques gorges à picorer. Allez, disons Lucy Westenra de Dracula, qu’elle s’amuse un peu (tant qu’elle évite le bon vieux Van).

10) un fantôme, quel personnage serait-ce ?

Je n’ai pas lu beaucoup d’histoire de fantômes, mais pourquoi Hamlet père ? Des petites histoires de complot, rien de mieux pour mettre l’ambiance : « et toi, tu veux tuer mon frère ? »

11) Un-e sorcier/sorcière ?
 
Triss Merigold, bien sûr. Sympathique, jolie, le sens de l’humour et des boules de feu pour calmer les zouaves que j’ai déjà fait venir à cette sauterie.

12) Un méchant ?


Je dirais le Joker. Sacré animateur de soirée, on est sûrs de ne pas s’ennuyer un seul instant. Le problème, c’est de savoir si on sera encore vivants le lendemain matin. Bon, au pire, c’est la fête des morts le premier novembre…

13) Et toi, en quel méchant seras-tu déguisé-e ?

Disons MacBeth. En armure, avec ma super Claymore (bon, je pense qu’à l’époque c’étaient plutôt des glaives que des claymores, mais ce sera une réinterprétation moderne) et des peintures de guerre, baignant dans le sang de mes (nombreux) ennemis. Puis je kiffe l’Écosse et être un méchant de Shakespeare, cela donne une aura et une classe proprement inégalables.

Et maintenant, complète ta liste d'invités en taguant 13 personnes:
- Yon

Je n'ai choisi que quatre personnes, certes, mais la symbolique du 4, tout ça, tout ça...

jeudi 29 octobre 2015 | By: Morgane Stankiewiez

La personnage et le genre

[Edit du 01/11/2015. Ghan Imra, une ami auteure, a fait une réponse à cet article sur son blog que je trouve émouvante. Merci à elle et je vous invite à le découvrir en suivant ce lien.]

Sujet casse-gueule aujourd'hui mais que je trouve digne d'intérêt: comment faire avec un personnage qui n'est pas du même sexe que l'auteur(e) ? Question un peu ingrate car quand c'est mal fait, on s'en rend compte mais quand c'est bien fait, personne n'y fait attention. On va donc aller un peu dans le détail et la réflexion de la caractérisation d'un personnage en fonction du genre.

Le genre n’est qu’une facette d’un individu. Imaginez que je définisse Angela Merkel ou Cara Delevigne par la simple phrase : c’est une femme. Il manquerait quelque chose, non ? Et vous ne me contredirez sûrement pas, je l’espère lorsque je dis que ces deux personnalités n’ont que peu à voir l’une avec l’autre : elles n’ont pas le même âge, pas la même nationalité, pas les mêmes compétences, pas la même langue, pas la même sexualité (à priori…), pas le même pouvoir. Et bien c’est pareil pour un personnage : le sexe, cela ne suffit pas à le définir. Ce n’est qu’un détail.

Je vais aller plus loin et vous demander : est-ce que François Hollande a davantage de points communs avec Merkel, ou avec Will Smith ? Est-ce que le limier (The Hound en VO) ressemble plus à Joffrey Baratheon ou à Arya Stark ? Est-ce que Harley Quin a plus de points communs avec le Joker ou avec Batgirl ? Vous voyez où je veux en venir…
http://sullyman.deviantart.com/
(l'image appartient à l'artiste)

Comment écrire un personnage d’un autre sexe ? La vraie question, à mon sens, est comment écrire un personnage intéressant, complexe, avec ses forces et ses faiblesses. Son genre n’interviendra peut-être même pas dans tout cela. Je ne veux pas dire que vous n’en tiendrez pas compte, être un homme ou une femme a des implications dans le monde d’aujourd’hui (et d’hier). C’est quelque chose qui est en train de changer en occident, mais pour peu que vous écriviez de l’historique, cela interviendra à un moment ou l’autre. Malgré tout, ce ne sera pas l’essentiel.

Je vais aborder un autre point qui est un peu lié, à savoir la représentation des orientations sexuelles dans les œuvres, que ce soient des films, des bouquins, des bd etc. Pendant longtemps, vous avez eu comme rôle, par exemple, « le gay ». C’était là un stéréotype gentiment homophobe et, d’une série à l’autre, les acteurs auraient pu être interchangés tant les rôles étaient identiques. Deux mots suffisaient à définir toute la personnalité d’un individu. On a aussi « le trans » dans le genre, c’est le même principe. Si ça peut fonctionner à peu près pour un personnage ultra secondaire dans une série débile, ça ne marchera jamais pour un protagoniste, parce qu’on ne peut réduire un être humain à un seul aspect. C’est un aspect à prendre en compte, bien sûr, mais dans le but d’enrichir la psychologie de votre personnage et non de le limiter. Un trans, pour rester dans mon exemple, aura probablement beaucoup de difficultés à s’intégrer dans notre société moderne, il/elle risque d’être incompris et ses relations amoureuses s’en trouveront sûrement complexifiées. Ce seront des aspects à intégrer lors de l’écriture, mais encore une fois, ce ne sont que des facettes.

Pour en revenir à la question de se mettre dans la peau de l’autre sexe, je vais tenter le difficile exercice de lister les différences qui me viennent à l’esprit entre les deux. Cela n’engage que moi, je ne suis pas un psy et je n’ai pas fait d’études sur la question. Je ne fais qu’écrire des protagonistes des deux sexes.


Il y a une citation de True Detective qui m’a marqué et qui définit, selon moi, la relation homme-femme à un niveau primaire : « L’un des deux sexes peut tuer l’autre à mains nues. » C’est dur, mais c’est vrai. Il y a un rapport de force inconscient entre hommes et femmes, comme une menace sous-jacente. C’est quelque chose dont une femme sera souvent un minimum consciente, à l’inverse d’un homme qui ne le réalisera probablement jamais. Alors bien sûr, ce ne sera pas quelque chose sur lequel insister lourdement (à moins que le récit ne traite de cela), mais s’en rendre compte peut aider à mieux se mettre dans une autre peau.

L’autre grande différence, c’est l’éducation. Je ne suis pas persuadé qu’il y ait de différence intrinsèque entre un homme et une femme, du moins en dehors du système reproductif (un homme n’accouchera pas, c’est vrai). A la rigueur quelques hormones, mais rien de vraiment notable. Par contre, les sociétés et les attentes des parents sont très différentes selon le sexe des enfants. Ainsi, quand vous écrivez un personnage, il convient de regarder selon l’époque et la culture, ce que l’on attend traditionnellement de lui. Cela inclut le genre, mais aussi la classe sociale, l’ethnie, la famille... Votre personnage peut s’y conformer, auquel cas la société risque de le regarder favorablement, ou se rebeller, plus ou moins fortement, avec les conséquences sur le regard des autres. Mais, dans cet exercice d’écriture, voyez cela comme un lien avec la société et non une caractéristique du genre et n’hésitez pas à faire un personnage qui soit insatisfait des attentes qu’on a vis-à-vis de lui. Si vous me suivez, ce sera aussi compliqué, par exemple, d’écrire un bon samurai qu’une bonne geisha, peu importe votre genre. Socialement, culturellement, historiquement, ce sera très éloigné de qui vous êtes et il faudra vous renseigner si vous ne voulez pas faire de la caricature.

Voilà, j’ai fini la liste des différences.
 
Pour conclure, mon seul conseil serait de bien considérer que le genre n’est qu’un aspect de la vie d’un personnage, tout comme sa sexualité. Plus vous définirez un personnage réaliste et complexe, moins cela aura d’importance et à la fin vous ne vous en rendrez même plus compte.



jeudi 22 octobre 2015 | By: Morgane Stankiewiez

Chronique littéraire: Les Dividendes de l'Apocalypse

Note d'intention sur mes avis: si vous suivez ce blog, vous voyez que les rares livres que je vous présente sont jugés favorablement. Ce n'est pas parce que j'aime tout ou que je suis bon public, mais seulement que je choisis sciemment de vous présenter des ouvrages qui m'ont plu. Je ne m'étendrai donc jamais ici sur ceux qui ne m'ont pas convaincus.

J’aime bien les œuvres, quels que soient leur format, qui nous présentent du hors-norme, du grandiloquent, du WTF (Exclamation en Anglais que je ne traduirai pas sur ce blog)... Pas forcément du bizarre ou du compliqué, et surtout pas du raffiné. Mais juste un contexte particulier, Pop et exubérant, une idée déjantée, une imagination à part. C’est pour cela que j’aime autant le pulp ou la série-b et que je m’extasie devant du Planète Terreur. 

Les Dividendes de l’Apocalypse, c’est un peu un bouquin qu’on aurait écrit pour moi. Rien que ça. Déjà ça se passe dans l’espace, sur une cité-état. Cool. Cité-état qui prend le doux nom de Nouveau-Vatican. Ok, là ça devient intéressant. Les gens parlent dans des croix-coms, les gardes suisses ont des hallebardes-fusils-d’assaut et la chapelle Sixtine est un bunker anti-nucléaire. N’en jetez plus, j’achète !

Dividendes

Voilà l’ambiance. C’est de la catholique-exploitation, où l’on suit des personnages intéressants [j'aime beaucoup J3, Eryn (y’a un moment dans son historique de WTF, où l’auteur a décrit le crime parfait…) et surtout le vilain Grand Inquisiteur, Valero)], tous se tirant dans les pattes Borgia style, mais avec des fusils à la place du poison. La trame est simple, classique même, mais les personnages la rendent riche et on la suit avec plaisir. D’autant qu’elle est maîtrisée. Par là j'entends que l'intrigue est recherchée, cohérente et intelligente.

Les dialogues sont malins (surtout ceux qui sont conflictuels), les persos se dévoilent peu à peu, avec un petit bémol en début de récit où l’on suit quelques protagonistes secondaires moins intéressants que les héros. Tenez, puisque je suis sur les faiblesses, je cite la résolution (les scènes juste après le climax) qui ne m’a pas parue couler de source. Par contre le climax est palpitant, les chapitres s’enchainent et poussent le lecteur à l’agonie tant il veut savoir ce qui va se passer.
 Le renouveau de la catho-exploitation !

Pour résumer :

A lire si vous aimez :

- La série-B, le Pulp et le WTF.
- Les manipulations politiques et les coups dans le dos.
- Les anti-héros.

Vous n’y trouveras pas :

- De grands sentiments.
- De sexe ou d’ultra-violence .
- De temps morts.

Si je devais mettre une note, ce à quoi je m’abstiens en général à moins d’aller mettre ma critique sur Amazon, ce serait : 6 sur 5. Et oui, ce qu’on dit sur les auteurs et leur amour des maths est vrai… J’en profite pour remercier Jean-Sébastien Guillermou qui m’avait conseillé ce livre, sans quoi il me serait passé sous le nez.

Bref, un coup de cœur. 


Coup de Projecteur :

Wardruna est un groupe que j’ai découvert, je l’imagine comme beaucoup, grâce à l’excellente série Vikings. Leurs compositions sont extraordinaires et plongent celui qui écoute dans un haut moyen-âge nordique, à bord d’un Drakar arpentant des eaux gelées et se glissant entre les fjords norvégiens.

Pour tout dire, c’est le groupe que j’ai écouté en boucle pour un certain nombre de scènes de mon second roman.

Mais assez parlé, les voici :

jeudi 15 octobre 2015 | By: Morgane Stankiewiez

L'écrivain est un tueur en série comme les autres...

Je vous avais déjà parlé de mon processus d’écriture ici, mais cette fois-ci nous allons nous intéresser à l’étape qui est pivote pour moi, l’écriture du synopsis. C’est marrant, vous allez voir, on se croirait dans Dexter.

Architecte ou Jardinier ?

Deux termes à la mode pour désigner le processus d’écriture sont souvent repris en ce moment : l’architecte et le jardinier. Si j’ai bien tout suivi, c’est George Martin qui dans une interview a parlé de ces deux façons de procéder et depuis c’est répété un peu partout. En gros, l’architecte fait un plan et le jardinier navigue à vue. Mais aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas citer Martin et je vais faire ma propre métaphore:

D’une part, vous avez le tueur de sang chaud. C’est le gars, il se ballade avec son fusil dans le sac, ni vu ni connu, prêt à passer à l'acte. Il ne sait pas qui, ni où, il laisse venir. C’est la vibe, le feeling. D’un coup, ça y est, il trouve une cible, comme une voiture immobilisée dans la campagne, par accident. Il sort son joujou et il appuie sur la détente en poussant un cri de dément alors que la page se noircit d’encre dans tous les sens. Il savait qu’il allait passer à l’acte, mais le moment lui a dit comment. C’est seulement après coup qu’il va nettoyer la scène du crime, ré-arranger son intrigue, etc. C’est le Joker.

D’autre part, vous avez le tueur de sang-froid. Lui, il sait qui il va tuer, il sait comment. Il suit sa victime depuis des semaines, il l’a connait intimement, il a pris contact avec elle. Il connait ses habitudes, ses petits défauts, ses petits plaisir. Le crime s’est déjà joué des centaines de fois dans sa tête de maniaque. Lui, il se gorge de l’anticipation, il jubile de savoir ce qu’il va faire. Et quand il passe à l’acte, c’est soigné, froid, organisé. Tout se déroule comme il avait prévu et son plaisir c’est la propreté du crime. La page se noircit dans l’ordre, au rythme défini et rien ne saurait le détourner de sa besogne. Lui, c’est Hannibal.

Pour ma part, je me suis rendu compte en début d’année que j’étais un architecte (sous-entendu un tueur de sang-froid). J’écris mieux quand j’ai un plan détaillé qui soit réglé comme du papier à musique, avec tous mes événements prévus à l’avance (hors nouvelles. Je peux écrire une nouvelle à la one again !). Cet article vous aidera peut-être si vous êtes comme moi, ou il pourra aider nos amis jardiniers à comprendre la machine mentale d’un gentil architecte. Et puis si vous écrivez pas, il vous fera entrer dans les méandres maladifs de l'esprit d’un auteur qui s’est un peu laissé emporter sur ce billet.

Comment est-ce que je prépare un Synopsis ? (c’est-à-dire mon plan de crime)

NB : voilà la façon dont je procède habituellement, mais rien n’est gravé dans le marbre et certaines étapes peuvent s’inverser ou disparaitre. Je n’ai pas de modus operanti à la manière d’un écrivain en série qui commettrait tous ses crimes de la même manière.


Étape numéro 1 : les personnages.

Avant toute intrigue, je réfléchis à mes protagonistes. En général j’utilise des personnages que j’ai déjà joués en jeu de rôle par le passé, mais certains sont aussi créés à ce stade-là.

À cette étape, tout est uniquement mental, je n’ai pas commencé à écrire. Je me concentre sur leur attitude, leur façon de parler, leur motivation, les conflits qui les animent etc. Je ne fais pas de fiches, ce n’est pas trop mon truc et comme je l’ai dit, en général je les ai joués en jeu de rôle avant, donc j’ai déjà une idée précise de leurs forces et faiblesses. Beaucoup d’auteurs aiment les fiches, donc ne vous en privez pas si c’est votre dada.

Étape numéro 2 : les bribes d’intrigue et le cadre.

Une étape qui se joue toujours dans ma tête et qui prend plus ou moins de temps. Parfois un cadre me vient immédiatement, alors que d’autres fois ce n’est pas aussi évident. Le cadre est important car il me donne une ambiance particulière et les premiers éléments d’intrigue. Je peux le trouver en voyant un dessin ou une photo, en écoutant une chanson, en lisant un bouquin ou en tombant sur une scie-sauteuse. Mais, la plupart du temps, ça me tombe dessus au hasard, sans explication rationnelle.

Par exemple, quand j’ai écrit Cancer Urbain, je visualisais une ville grise et pluvieuse. Je n’avais pas vu de film noir depuis un moment et on était en plein été, loin de l’univers que je décris. Bref, le cadre m’est venu comme ça, sans raison valable ou explicable. Et il se mêlait parfaitement à mes personnages très « film noir » et du coup l’intrigue s’est peu à peu greffée dans ce cadre.

L’intrigue, parlons-en, me vient souvent par scènes. J’ai une discussion, une scène d’action, un conflit qui me vient ou que au contraire je vais chercher. Ces scènes se rejouent dans ma tête, encore et toujours, jusqu’à ce que celles-ci soient parfaites et fixées dans sa mémoire.

Me voilà au final avec une trame incomplète, décousue et inexploitable. C’est malgré tout le moment où l’imagination est vraiment libre.


Étape numéro 3 : on griffonne

Parfois j’essaye de m’organiser et de commencer par un arc narratif, en trois étapes. Ça a marché une fois, j’ai réussi à avoir un début, un milieu et une fin que j’ai pu ensuite compléter avec le synopsis détaillé, détail par détail.

Mais souvent, ça ne fonctionne pas. Je trouve mon début, mais la structure ne suit pas et je n’obtiens pas de scenario, même global. Du coup j’abandonne et je passe à du détaillé, en commençant scène par scène.

Exemple :

Scène un : bidule rencontre machin et se lance dans une quête épique pour sauver le monde.

J’obtiens ainsi plusieurs scènes, qui se suivent et en général forment mon premier arc, soit environ le quart du livre. Puis je bloque, ça ne colle plus et je perds le fil. Je buche, je me fais mal à la tête en cherchant ce qui cloche, ce qui ne va pas et ce qui me plait.

Je change. Je réécris. Je jette. Je reformule. Je réintroduis des personnages. J’en enlève. Je griffonne, quoi. Ça m’est arrivé sur le projet Loreleï (titre définitif encore loin d’être trouvé) : j’avais initialement deux protagonistes qui se croisaient, l’un embauchant le second pour retrouver sa sœur et lancer l’action. J’ai synopsé, mais ça ne marchait pas, il manquait quelque chose. Puis j’ai eu une idée, géniale, pour changer les points de vue avec les personnages secondaires qui étaient au cœur de l’intrigue. Ça ne marchait pas là, mais je tenais quelque chose. Puis merdre, scrap, je ne garde qu’un seul protagoniste, l’autre est lamentablement jeté, oublié, exécuté jusqu’à ce que son heure ne revienne. Et cette idée pas mal, que je n’aurais pas eu autrement, fonctionne encore mieux sans lui (sorry Sebastiaan, vous êtes le maillon faible, au-revoir). En passant, ma situation initiale change et devient sacrément glauque et facile à écrire. Je tiens le bon bout, j’arrête de griffonner. On passe aux choses sérieuses.

NB : quand je griffonne, je crois être sérieux. Je crois que mon synopsis va marcher, se lancer, fonctionner direct. Pourtant non, ça marche pas et je ne me rends compte qu’après : c’était juste un brouillon.



Étape numéro 4 : on synopse

Le déblocage dans la machine s’est fait. Elle commence à rouler et j’écris une première scène, une deuxième. J’arrive à cinq. Je bloque, j’ai une suite mais ça ne marche pas, j’ai un trou dans le scénario et ce n’est pas logique. Ça ne colle pas. Mais je dois le rendre logique, c’est mon job d’auteur après tout, mon intrigue doit se tenir ou les lecteurs me fusilleront en bonne et due forme.

Je reste sur ma feuille à m’arracher les cheveux et les yeux. Je procrastine. Je pleure (intérieurement). Je prends du café. Je débloque une scène, je ne sais pas comment. En fait, je suis un peu un bricoleur façon années 60 : je donne des coups de marteau sur le poste de télévision jusqu’à ce que ça recapte une chaîne. Quand c’est bon, je me rassois et je continue.

J’avance de quatre scènes, petit blocage. Je modifie un truc que j’avais déjà écrit, le blocage disparait. Il fait nuit, je vais me coucher. Je ne dors pas, je repense à ma scène, à ce qui bloque. À côté de moi ma chérie est entre les bras de Morphée et pour cause, on approche des une heure du mat. Du coup j’en parle à mes peluches, qui m’ignorent royalement. Ce n’est pas l’heure. J’imagine en tout cas, mon cerveau carbure. Euréka ! J’ai une idée. Je lutte pour la garder en tête et qu’elle soit encore là au réveil.

Une chance sur deux que je l’ai perdue quand mon réveil me rappelle que je dois aller bosser (écrivain n’est pas un métier, vous le savez bien). Mais si elle est là, je la garde. J’y repense, j’avance, puis quand je retourne devant ma feuille word j’enchaîne les mots et les scènes jusqu’à ce que mon esprit saigne.

Je rebloque. Ça ne marche pas. Je cogne plus fort, puis un événement logique arrive. Comment ai-je fait pour ne pas y penser avant ?

En fait, écrire un synopsis pour moi, c’est une guerre contre la logique. La logique utilise chaque faiblesse pour m’occire et je dois lui présenter un front impeccable, au risque de me faire déchiqueter et perdre le peu de santé mentale qu’il me reste. Oui, cette logique elle a lu du Lovecraft et me menace à coups de tentacules qui rendent fou (je viens vraiment de dire ça dans ce billet qui parle juste de synopsis ? Je vais me reprendre…)

Je fais finalement le même job qu’un jardinier, juste que je résume chaque chapitre en une phrase. Je me fais des aide-mémoires, pour que l’écriture soit facile après. Du coup je plains les collègues qui sont dans la même galère sur leur roman en entier. Ça doit rendre dément.

Après ces péripéties, sous mes yeux, une histoire a pris vie. Je l’ai accouchée même, cette putain d’histoire. Mais pour le moment ce n’est que ça, un crime virtuel, sans cadavre.

Étape numéro 5 : on cautérise à vif

Quoi, vous pensiez que c’était fini ? Si seulement…

Les prochaines modifications de ce syno interviennent pendant l’écriture. Car oui, malgré toute ma bonne volonté et toute ma préméditation, l’écriture a ses lois. C’est comme notre tueur en série qui n’a pas pensé que le chien aboierait pendant l’acte et qui doit improviser. Mon personnage peut en effet, au moment de passer à l’acte, me dire merde. Isulka (toujours elle !) me l’a fait dans mon tome 2 : je lui avais pourtant bien écrit qu’elle devait se battre contre mon grand vilain.

Mais non, elle a tout de même jugé bon de me sortir qu’elle adhérait à cent pourcent aux diatribes du grand vilain et du coup, elle a signé un contrat avec lui. Quel personnage bien éduqué irait vous faire ça ? (je vous rassure, c’est un faux spoiler qui ne vous ôtera en rien le plaisir de la découverte !)

Bref, mon synopsis avait tort. Mon plan était fichu et jamais je n’avais prévu de plan B. Avis à tous les tueurs en série en devenir : prévoyez un plan B. Moi qui suis incapable de recoudre un bouton de pantalon, j’ai donc dû procéder à une opération chirurgicale pour recoller les morceaux. Appelez-moi Viktor, s’il vous plait.

En bref, voilà comment je travaille. C’est le foutoir, le bazar, Stalingrad. Mais, ça finit toujours par magiquement se débloquer. C’est sûrement ma muse qui en a marre de ne pas dormir et qui finit par prendre possession de mon clavier pour me refiler une idée qui tient vaguement la route, comme ça à la volée. Car rien de tout cela n’est rationnel. Je n’ai pas de secret pour débloquer un nœud d’intrigue, à part tirer dans tous les sens en espérant que ça dénoue l’histoire.

Je me rends compte que ce billet de blog est à l’image de mon processus d’écriture, un peu foireux : je commence en vous promettant un petit aperçu de comment faire un synopsis et je finis en vous disant que de toute façon, le plan il ne ressemblera à rien et que ce sera la folie.

Ceci dit, c’est ma méthode marche et, pour l’instant, les messieurs en blouse blanche ne sont pas encore venus me chercher.

Je vous laisse, on frappe à la porte…




Coup de Projecteur :

Twine est un petit logiciel sympathique qui permet de faire des histoires interactives sur navigateur web. Pensez les livres dont vous êtes le héros. Le gameplay, si on peut parler de gameplay puisqu’il s’agit uniquement de texte, est d’une enfantine simplicité et se base uniquement dans le choix. D'ailleurs si ça vous plait et que vous êtes un peu à l'aise avec l'IT, le logiciel est libre de droit et vous pouvez faire ça chez vous.

Cyberqueen est l’exemple parfait d’un petit jeu sans prétention qui s’avère profond, cruel, sordide et décadent. Vous êtes dans un vaisseau abandonné, à la Alien, contrôlé par une IA qui ne vous veut pas du bien. Vos choix vous entraîneront dans un enfer moite et malsain qui n’a rien à envier aux grands jeux d’horreur. Il rappellera aux fans de System Shock 2 de grands souvenirs, mais l’œuvre s’avère 100% originale.

Et vous savez quoi ? C’est 100% gratuit (mais en anglais).

jeudi 8 octobre 2015 | By: Morgane Stankiewiez

Mon Top 3 Ciné - de tous les temps.


Je vais me lancer aujourd’hui dans un exercice un peu compliqué, à savoir la sélection des trois films qui m’ont le plus marqué. C’est délicat de choisir lesquels, car il y en a tellement qui m’ont plu et qui ont une place forte dans mon imaginaire que je ferai forcément injustice à certains.

Mais essayons malgré tout !

La trilogie Matrix

Matrix est le premier film que j’ai vu des Wachowskis et si vous avez parcouru les articles de mon blog, vous avez certainement remarqué que je les citais plusieurs fois. Je n’ai je pense jamais vraiment reçu une claque aussi intense que cette trilogie de films. Je parle de la trilogie dans son ensemble : je sais bien que beaucoup ont trouvé les volets suivants moins forts que le premier film, voire même dispensables. Pour ma part, je ne regarde jamais l’un sans les autres et je trouve de l’intérêt et du plaisir à chaque film à égale mesure.

Réalisation : Les trois Matrix nous entraînent dans un monde virtuel léché et un monde réel apocalyptique. Je ne vous apprendrai rien en disant que visuellement, c’est une tuerie. Les images sont splendides, les combats, dignes des meilleurs films de Kung-Fu sont spectaculaires, le rythme est indécent et les acteurs sont excellents. Voilà une leçon de cinéma qui arrive à mêler les codes du ciné occidental avec ceux du ciné asiatique et à mélanger science-fiction et action comme jamais cela n’a été fait avant ni depuis. (Je reprends ma respiration)

Scénario : Matrix aurait pu se contenter d’être une claque visuelle, mais les Wachowskis ne se sont pas arrêtés là. Les films se paient le luxe d’être une grande profondeur et traitent de thèmes comme la relation à la machine, à la réalité et à l’humain avec la profondeur d’un Ghost in the Shell. C’est là l’une des grandes forces des films, qui font réfléchir et qui distraient à égale mesure, sans jamais ennuyer ni être pompeux.


Entretien avec un Vampire

Voilà le film qui m’a fait aimer les vampires, c’est aussi simple que cela. J’ai eu l’occasion de me plonger dans les chroniques d’Anne Rice depuis, mais même avec du recul, j’aime toujours autant ce film.

Réalisation : Neil Jordan, quoi est aussi connu notamment pour la série Borgia (la version Showtime, pas celle de Canal+), a réussi à retranscrire un univers mélancolique, cruel, beau et horrible à la fois, alors que les acteurs livraient certaines de leurs plus belles performances. Tom Cruise, que par ailleurs je n’aime pas, est magnifique en Lestat. Kirsten Dunst a été révélée par ce film, mais elle ne m’a jamais émerveillé depuis. Un point aussi pour la musique, qui est triste et splendide à souhait et qui nous fait entrer dans l’imagerie du réalisateur.

Scénario : C’est le livre d’Anne Rice qui a été adapté et toute la magie y est intacte. Les personnages sont crédibles et grandioses, emprunts d’un romantique vif et cinglant. Leur relation est conflictuelle et douloureuse, mais belle à la fois. Dans les veines de ces vampires coule une humanité vraie et féroce, qui ne laisse pas indifférent.


 Planète Terreur

On change de style et on entre de plein fouet dans la Série B, qui est l’un de mes genres favoris. Robert Rodriguez est un réalisateur mexicain, plus connu pour Sin City (film qui aurait pu négocier une place dans mon top 3 également) ou Desperado. Grand ami de Quentin Tarantino, il a participé avec celui-ci au projet Grindhouse, composé de deux films : Boulevard de la Mort (sans intérêt) et Planète Terreur.

Réalisation : Avec un budget ridicule, Rodriguez a créé un film d’horreur qui reprend les codes du film de zombie et de la Série B et joue avec, les détournant pour le plus coupable des plaisirs. Les scènes sont parfois ridicules, pleines de grands sentiments et de répliques improbables. Pour rappel, l’héroïne est une gogo-danseuse jouée par Rose McGowan (son premier et son dernier rôle regardable depuis Charmed) dont la jambe amputée est remplacée par un fusil d’assaut. Rien que le concept est barré à l’extrême et le reste du film est tout autant déjanté.

Scénario : Le scénario est d’une simplicité folle, bourré d’incohérences voulues (j’insiste sur le « voulues ») et la galerie de personnages est géniale. Entre la gogo-danseuse, le tenancier de diner à la recherche de la sauce barbecue parfaite, le petit jeune qui s’avère être un quasi-Chuck Norris, l’anesthésiste (très)mal-mariée ou encore le sheriff de Kill Bill (oui oui…), on ne peut pas s’ennuyer. Beaucoup de films ces temps-ci font du faux vrai-navet, mais Planète Terreur est le seul que j’ai vu qui se révèle être un vrai bon film.


Voilà pour ce top 3. J’oublie des chefs d’œuvre comme Star Wars, Retour Vers le Futur, Indiana Jones, Kill Bill, Sin City, Qui Veut la Peau de Roger Rabbit, Mad Max, Blade Runner, Dark City, Dracula de Coppola et mille autres !

Et vous, un top 3 ?



Coup de Projecteur :

Je vais essayer à partir de maintenant, en marge de mes articles de partager un site, une œuvre, un blog ou quoique ce soit qui vaille le coup d’œil. Une petite découverte par semaine donc !

Pour commencer, j’ai découvert ce jour un site hélas en anglais qui nous présente les badasses (durs à cuire) de l’histoire. C’est très drôle, mais aussi instructif. La semaine dernière, Richelieu était à l’honneur. Si je connaissais le personnage surtout dans les Trois Mousquetaires, ce petit récit de sa vie est sacrément impressionnant et nous fait comprendre pourquoi il est le vilain idéal !

Voilà le site : http://badassoftheweek.com


jeudi 1 octobre 2015 | By: Morgane Stankiewiez

Blogger Recognition Award





Je suis nominé par Catherine Loiseau aux Blogger recognition awards. Je la remercie chaleureusement. Si vous ne connaissez pas encore son blog, sachez que je ne manque pas un article. Vraiment je conseille.

Mon blog est né au second trimestre 2015 et a marqué ma découverte de la blogosphère et je dirais même des réseaux sociaux. Je l’ai d’abord créé dans un but de promotion, pour me faire connaître et, dans le cas fou où un de mes bouquins serait publié, ne pas être un total inconnu ce jour-là. Finalement j’y ai trouvé beaucoup d’intérêt et de plaisir et il m’a permis de rencontrer (virtuellement du moins) des gens sympa, cultivés, intéressants et, au final, il m’a enrichi sur le plan personnel. 

Si je devais donner un conseil à quelqu’un qui se lance, c’est la régularité. Je ne poste qu’un article par semaine, au maximum deux, mais c’est rare. Ça me permet d’avoir régulièrement du contenu, mais aussi de mieux cerner quel genre d’articles fonctionne le mieux et plait le plus. En second conseil, découvrez d’autres blogs, commentez, partagez ce que vous trouvez. Quand les gens voient que vous vous intéressez à eux, ils s’intéresseront à vous, c’est donnant-donnant et c’est ce qui rend le monde du blog passionnant. 

Maintenant le moment tant attendu ! La liste des blogs nominés. Je vous en souhaite une bonne découverte. (PS : je ne mentionnerai pas les blogs dont je parlais déjà ici.)

La liste:

5.  Yon
8.  Kawell
10. Vestrit
15. Crazy
 Pour les nominés, voici les règles :

  • Remerciez la personne qui vous a nominée
  • Écrivez un post contenant une brève histoire de votre blog
  • Donner un ou deux conseils pour de nouveaux bloggers
  • Sélectionnez 15 autres blogs à qui vous souhaitez donner le prix
  • Informez les nominés avec un lien vers les détails de la nominations. ( D'ailleurs, merci à Crazy qui a fouillé le web à la recherche du post original, ce que je n'aurais même pas pensé à faire... Le voici donc ! )