Luc
Besson avait frappé fort avec Lucy, qui avait très bien marché en France, et
surtout aux États-Unis. Hélas, il s’agissait d’un navet imbuvable : tout
ou presque était à jeter dans ce film, et cela me faisait craindre le pire pour
Valerian. J’y suis allé un peu à reculons, prêt à la déception, et quelle ne
fut pas ma surprise que de me trouver devant un bon film.
Commençons
par le plus évident : c’est beau. Les images sont sublimes, les décors
débordent de détails et de couleurs, complétement dépaysants. Tout ce que l’on
attendrait d’un Star Wars en fait, avant le passage remarqué de ce très cher
J.J. L’Éventreur. L’univers foisonne d’inventivité, et on en prend plein les
yeux. Pour du Space Opera, c’est un peu la base, et Besson s’en sort avec les
honneurs. J’irais jusqu’à dire que c’est encore meilleur que le Cinquième Élément
sur cet aspect, alors que ce film était déjà très bon sur cet aspect. Bref, on
sait où a été dépensé le budget…
Mais
un univers détaillé et flamboyant ne suffit pas, comme nous l’a prouvé le
fiasco de John Carter, qui parvenait à mélanger avec talent des visuels époustouflant
et un ennui sans faille. L’intrigue, les personnages et le rythme doivent
suivre. Et c’est vraiment là que j’ai été agréablement surpris.
Je
ne vais pas raconter le film, mais si l’intrigue reste classique, elle a le
mérite de ne pas suivre les canons d’Hollywood et de proposer beaucoup moins de
manichéisme. Les méchants ne le sont pas vraiment, ont des points de vue
défendables et ne paraissent pas ridicules, comme on peut le voir encore une
fois dans toute la production actuelle dominée par Disney. Le tout est livré
avec un bon rythme, et on ne s’ennuie jamais. Les moments de pause sont en
général drôles, ou mignons, mais font bien leur office. Les scènes d’actions,
qui ne représentent pas la majorité du film, sont bien filmées et lisibles, ce
qui arrive dans certains blockbusters.
Les
personnages, quant à eux, m’ont plu. Je ne connais pas la BD, mais j’ai trouvé
les deux acteurs convaincants, assez drôles, voire attachants. Même Rihanna,
que j’avais vu dans l’oubliable Battleship, ne s’en sort pas trop mal. Elle ne
gagnera pas l’oscar, certes, mais n’est pas ridicule pour autant. Mention
spéciale quand même pour Cara Delevingne, qui se débrouillait déjà dans Suicide
Squad (ce qui relève un peu de la mission impossible vue la misère du film) et
qui ici incarne très bien Laureline.
Les
seconds rôles ne sont pas mauvais non plus, et si aucune ne marquera l’imaginaire
durablement, les acteurs remplissent très bien leur office et on ne leur
jettera pas de pierre.
En
me relisant, je me dis que l’avis fait peut-être mitigé, mais voyons les choses
comme cela : il s’agit du meilleur long-métrage de Space-Opera de ces
dernières années, le genre de films que j’aurais aimé voir quand la licence
Star Wars a été relancée, et qui les dépasse allégrement. Il s’agit du même
budget que Le Réveil de la Force, et la différence est d’autant plus frappante.
Hallucinant de voir que les Américains le boudent. Peut-être que le côté moins
manichéen et plus subtil ne passe pas. Après tout, ils ont bien voté Trump…
Alors
certes, ça reste un peu gentillet et familial, mais voir un film français
reprendre le flambeau de la SF fait sacrément plaisir, surtout aujourd’hui, d’autant
plus qu’il ne s’agit pas d’une énième suite. Je recommande vivement à tous les
amoureux de ce genre, et il faut absolument le voir au cinéma. Besson a bien
lavé l’erreur Lucy, espérons juste que le box-office le comprenne. Top !
2 commentaires:
Je n'aime pas trop Cara Delevingne, c'est ce qui me fait un peu hésiter à voir ce film. Mais en effet, visuellement, il a l'air très beau ! ! J'ai vu ça en effet que les USA n'ont pas été convaincus, mais bon... Je rejoints ton avis. En tout cas ta chronique donne envie de le voir, ça a l'air d'être un bon divertissement !
@Lucille : J'aime beaucoup Cara Delevingne au contraire, et c'est l'une des actrices qui m'a poussé à aller le voir, car je suis frileux avec Besson. Je n'ai pas regretté, et je pense qu'il vaut la peine qu'on se fasse son avis devant le grand écran. Il y a aussi un côté gentiment militant, histoire de montrer aux producteurs qu'un film de SF français de cette envergure peut fonctionner.
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